Maman poule, c’est la caractéristique qui me définit le plus, pourquoi ? Voilà la réponse : Une mortalité a fait de moi une mère poule envers un enfant. À peine âgé de cinq ans, je venais tout juste de finir mon Lycée avant de rencontrer ma sœur sur son lit de mort. Je n’aurais jamais su que j’aurais eu la responsabilité de son fils. Mon neveu, devenant mon fils par acquis. Je crains que depuis toutes les démarches que j’ai pu faire pour lui autant pour moi, je suis devenue ainsi. Vérifier qu’il ne manque de rien. Qu’il ne se blesse pas. Qu’il soit bien habillé. Qu’il soit bien éduqué. Et cela à perdurer surtout avec mon autre fils. Ils ont besoin de caleçon ? Aucun problème, je vais les acheter pour eux. Ils ont besoin de protection ? De repas ? D’un chauffeur de taxi ? Je gère !

“C’est tout à fait normal, tien des mouchoirs et des magazines et vide-toi. Sauf que... jette tes déchets et lave toi les mains.” Je n’ai décidément pas de tact. Même si j’ai beau essayé en avoir, je réussi difficilement malgré mon métier d’avocate. J’assiste beaucoup, je défends, mais des objections arrivent régulièrement, une de mes déformations professionnelles. Je n’ai pas de gêne non plus, pourquoi en aurais-je ? Être honnête, c’est ce qu’il faut faire en cas de problèmes, comme ça, je peux facilement vous défendre.

“Tu es une mère solo-parentale comment tu vas faire pour étudier et faire vivre ton enfant ?” Il y a toujours des solutions au problème. Même que je venais à peine de rejoindre la majorité et que j’ai eu des énormes responsabilités plein les bras. Je savais m’organiser. Gérer pour que tout soit coordonné. Oui, il a fallu que je serre un peu/beaucoup la ceinture parmi les quelques travails à mi-temps, les études et du gamin. Je le faisais pour son bien même si cela compliquait mon choix d’aller en droit. Une chance que je sois bornée car je ne serai pas rendue où que je suis rendue aujourd’hui.

“Ça va ? Hier, tu étais.... quelqu’un d’autre.” C’est un sujet délicat. On me dit que je suis folle comme que j’ai un dédoublement de personnalité. J’assume totalement alors que je sais que quelque chose cloche chez moi. Je fais des rêves étranges et pourtant je ne contrôle pas mon corps ni même ce que je dis. Je peux être un vieil homme de 80 ans qui voudrait dire qu’il n’a pas pu ranger les boites dans le grenier ou je peux être une petite fille de 5 ans qui veut dire “je t’aime” à son père. Bien souvent, je reste stoïque et je tente de faire profil bas même si j’assume. Disons que cela me fout la honte, mais je vis avec depuis... toujours en fait ? Mais je n’ai jamais su comment le contrôler.

“Décoince-toi !” Est-ce que j’ai l’air de quelqu’un qui va danser toute la soirée avec un verre dans le nez ? Pas du tout. En fait, je n’ai pas appris cette étape de ma vie ayant été directement à l’étape d’être parent. Je sais danser comme un pingouin qui marche dans sa horde, je bois comme une adolescente qui vient de découvrir la boisson de la vie. Je ne tiens pas l’alcool, mais je ne dis pas non pour un verre de vin. Oui, juste un. Je ne souris pas aussi souvent que je devrais... je souris uniquement à mes enfants, je crois bien. N’ayant pas goûté à l’amour, seulement à des aventures.

“C’est à moi que tu parles ?” On. Ne. Touche. Pas. À. Mes. Enfants. Est-ce clair ? Je deviens une mauvaise personne. Je reste néanmoins rationnelle, mais disons que les quatre vérités vont rapidement se dévoiler. Je n’ai pas de patience sur ce sujet, généralement non plus finalement. Je suis une lionne qui protège ses lionceaux, ses crevettes, il ne faut pas les chercher devant moi ni même les insulter. Si je l’apprends par la bouche de quiconque. C’est inacceptable.