Rarement sont les moments où la joie pétille dans le regard sombre. Les traces de larmes, laissent un chemin lissent sur les joues de Yeon Ha. Son sourire, élumine pourtant le visage fânée tel le premier de rayon réussissant à passer la barrière de nuage à la naissance du printemps. Rares sont pourtant les moments où elle se laisse aller dans un débordement de joie. Enfant craintive, jeune femme innocente. Bien souvent, son esprit vague ailleurs qu'au moment présent, recherchant la fraction où sa vie à basculer. Enfant désirée et haït depuis la naissance, elle a dû grandir en sachant qu'elle était le fruit d'un adultère, un père aux abonné absent qui jamais ne l'a serré dans ses bras où seulement lors de ses premières heures. Une mère qui s'occupait du strictement minimum de son éducation. Bâtarde, le mot lui colle à la peau. Yeon Ha aurait pu se battre, hurler qu'elle était là, qu'elle était vivante, l'a-t-elle fait ? Elle ne pourrait le dire. Mais elle sait au fond d'elle, que très vite, elle s'est tût, se renfermant dans une coquille, dans une imagination où la vie est meilleure.

Yeon Ha, enfant-femme, douce, rêveuse. La peur au ventre, un sursaut de voix, et le corps tremble. Elle essaye d'oublier les années de cette étrange famille que sa mère lui a imposé vers ses cinq ans. Refusant de se rappeler de cette période au combien noir et de cet homme s'occupant d'elle comme de sa propre fille, jusqu'à ce que l'enfer s'invite dans l'appartement.

Elle aurait pu être intelligente, elle aurait pu être tout ce qu'elle voulait. Mais son monde à elle, est si doux. Pas de créauté, de méchanceté. Alors doucement, elle se renferme dès qu'elle se réveille sur la crauté des autres. Yeon Ha, elle croit tout ce qu'on lui dit, paraissant idiote sur les bords mais au fond, ne l'est-elle pas, idiote ? Et les livres aident à construire l'imaginaire déjà bien construit dans son esprit resté.

Yeon Ha est comme beaucoup de jeune adulte, mal dans sa peau. Le mal qui ronge la ville, le pays, le monde, elle le connait bien. Un corps meurtri depuis le début de l'adolescence, un corps détesté pour ce changement physique. Elle se déteste d'être si frêle, si petite. Un physique banale, un visage lambda. Nul ne se retourne sur elle dans la rue nul ne voit, ne comprend la douleur de l'esprit et du coeur.

Alors elle accepte tout sans broncher. C'est de sa faute si sa mère ne l'a jamais regardé, jamais entendu ses cries, ses pleures. C'est de sa faute aussi, si son beau-père aimait usé de la ceinture pour marquer à jamais la peau l'épiderme blanche de son corps. Elle n'aurait pas dû lui tourner autour, lui sourire comme l'une de ses filles sans complexes. Et même après la libération, Yeon Ha est restée craintive de tout, cherchant seulement ce qu'elle connait, les pleures et la douleur.

Pourtant, Yeon Ha, est protectrice, un rien maternelle depuis ce jour étrange où on posa son fils sur son sein. Un sentiment étrange s'est emparé de son échine en voyant les iris bleus du nourison. Pour lui, elle gravira des montagnes, cherchant le moyen que jamais le bambin ne vive la vie qu'elle a subit.