2002 à l'heure du levé du soleil, le 14 avril 2002. c'est à ce moment-là qu'ellie a décidé de pousser son premier cri. fille d'un cuisinier coréen et d'une mère québécoise enseignante en science au niveau collégiale, survivante de la tuerie à la polytechnique, ellie n'est pas née dans la pauvreté. difficile que ce soit le contraire lorsqu'on habite sur le plateau mont-royal. elle est née dans un cocon d'amour de la part de son père, sa mère et son grand frère.

2007 ellie avait hâte d'aller à l'école. en septembre 2007, c'était le temps de plonger dans l'apprentissage! une vraie éponge, ellie est à l'écoute et assimile très bien l'information. durant tout son parcours à l'école primaire, elle participe, et les autres enfants alimentent le stéréotype que les asiatiques sont très-trop intelligents. ellie voit ses voisins rouler leurs yeux lorsqu'elle lève sa main rapidement où lorsqu'elle donne la réponse parfaite. les enseignants sont fiers, les enfants, jaloux. ellie a tout de même sa bande d'amies, loin d'être les plus populaires, mais elles ont toujours beaucoup de plaisir ensemble. c'est ça, le plus important. d'avoir du plaisir et d'ignorer les mauvaises langues.

2013 c'est son dernier été à montréal. les circonstances ont fait que la petite famille kang-bilodeau déménage à mokpo, en corée du sud, ville d'enfance de papa kang. celui-ci est revenu pour prendre soin de ses parents. maman, elle, y a vu une opportunité pour quitter le monde de l'enseignement qui commençait à l'agacer. toujours passionnée de la science, et graduée de nulle autre que la polytechnique, elle intégra rapidement le département de recherche de l'université de mokpo. ellie, elle, pré-adolescente, s'imaginait qu'elle rencontrerait peut-être des kpop idols. toute excitée par cette nouvelle aventure, elle vécu aussi beaucoup de peine de quitter ses copines du plateau. dès que le nouveau trimestre scolaire débuta, ellie enfila son uniforme et s'incrusta dans une classe. les premiers mois furent difficiles, car son coréen était un peu rouillé. elle se débrouillait quand même bien, et grimpa tranquillement au sommet de la liste des étudiants ayant les meilleures notes. exemptée des cours d'anglais, elle passait cette heure et demi à la bibliothèque ou à l'extérieur, sur le campus.

2014 maintenant mieux immergée dans l'univers scolaire coréen, ellie décida de passer les auditions pour faire partie de l'équipe de volley-ball du collège et du lycée. c'était une idée de sa mère, une proposition pour qu'ellie puisse créer des liens avec ses camarades de classe. elle échoua, encore un peu mélangée avec les termes du volley-ball. elle se dit que l'année prochaine serait la bonne. plus tard dans l'année, une nouvelle vint déchirer son coeur : sa mère, atteinte d'un cancer. les visites à l'hôpital étaient fréquentes. ellie partait souvent directement du lycée, en autobus, pour aller rejoindre sa mère qui passait de nombreux tests pour savoir comment se débarrasser de cette connerie de problème.

2015 en ce début d'année scolaire, ellie recevait un uniforme sportif avec son prénom dans le dos. cette fois avait été la bonne. si à la maison, l'ambiance était parfois triste et sombre, à l'école, ellie n'avait jamais été plus heureuse. elle performait bien sur papier, elle se donnait lors des pratiques de volley-ball, et parfois elle invitait ses copines à venir manger au restaurant de son père. une vie normale d'adolescente.

2018 ça y est. la fin de l'été. ellie, tyler et papa kang se trouvaient petits dans leur maison, à y vivre à trois au lieu de quatre maintenant. ce fut une fin d'année difficile. ellie s'était faite plutôt discrète à l'école, ce qui n'était pas trop normal. elle retourna au canada avec le coeur gros cette année-là. elle reçu une lettre écrite à la main. l'écriture de sa mère. sa mère qui lui expliquait qu'il y avait un don qui se passait dans sa famille. qu'elle ne l'avait pas eu, mais qu'elle savait que c'était possible que sa progéniture en ait hérité. un don de guérison que sa grand-mère avait, apparemment. maman ne voulait pas en parler à petite ellie, pour ne pas lui donner des idées de grandeur, pour ne pas qu'elle s'improvise super-héroïne devant ses copines qui se blessent les genoux sur l’asphalte de la cour d'école. pour ne pas lui causer des problèmes plus grands qu'un enfant. ellie y réfléchissait beaucoup, souvent. et comme si le monde voulait lui donner une chance de découvrir la nature de ce don, à son retour en classe à mokpo, son camarade de classe de science se coupa avec un outil. sur le chemin vers l'infirmerie, ellie lui avoua vouloir essayer de le soigner comme son arrière-grand-mère faisait. et cela avait fonctionné. choqués, ils se rendirent tout de même à l'infirmerie de l'école pour terminer le travail. puis c'était aussi au tour d'ellie de recevoir des soins, car une affreuse migraine s'était emparé de son encéphale.

2019 au printemps, ellie se trouva un petit emploi chez le fleuriste pas trop loin de chez elle. elle trouvait que, pour sa dernière année de lycée, ce serait bien qu'elle ait aussi un emploi, car le monde des adultes l'attendait, pas très loin. bientôt, elle enverrait sa candidature à l'université de mokpo en science, pour pouvoir devenir enseignante des sciences comme l'avait été sa mère. aussi, maintenant âgée de 17 ans, elle pu s'inscrire et prendre des cours à l'académie sogsag dans le but de perfectionner son don, ce don très pratique. ce serait du gâchis de faire abstraction de cette particularité.